C’est lundi 13 février qu’a démarré la cinquième session de formation de la Maison des femmes de Bacongo. 12 femmes sont à nouveau dans nos murs pour une période de 6 mois, inscrites dans un dispositif qui leur propose :
– une demi-journée de formation par semaine,
– un suivi personnalisé bimensuel, plus si c’est ponctuellement nécessaire,
– un microcrédit de 75 €.
Les femmes de ce nouveau groupe ont entre 25 et 48 ans. 5 d’entre elles vivent seules dont 4 avec des enfants. Toutes sont venues s’inscrire, poussées par le bouche à oreille qui, à Brazzaville, présente maintenant La Maison des femmes (et FAFA) comme une ONG différente, « qui vous aide ».
Dans ce nouveau groupe, 5 des 12 femmes ont une activité de transformation (pâtisserie / restauration / beignets de courges). Les 7 autres vendent des fruits comme l’orange et le safou (1), des oignons et de l’ail (1), du pétrole (1), du poison salé (1), des crédits de téléphone (1), des objets en plastique (1), des produits de beauté (1). Le fait que 5 des 12 femmes du groupe produisent par transformation les produits qu’elles vendent, va nous permettre de nous intéresser aux problèmes spécifiques qui se posent dans la pratique de l’activité de transformation. La priorité a, comme pour les groupes précédents, été donnée à des femmes dans des situations économiques étaient très dégradées.
Ce lundi, chaque femme a signé un contrat dans lequel elle s’engage à utiliser le microcrédit strictement pour son activité professionnelle, et en aucun cas comme prêt personnel.
L’équipe de Brazzaville – et nous insistons fortement sur ce sujet – est très attentive à ce que cela soit respecté scrupuleusement, afin que les femmes ne perdent pas leur chance de repartir sur des bases économiques correctes.
Chaque femme s’est engagée à venir régulièrement, tous les lundis. Le groupe précédent (4) a, tout comme l’avait fait le groupe 3, montré une vraie constance puisque le taux de présence des femmes a atteint presque 90%. Notre équipe est assez fière de ce résultat, d’autant qu’il faut se souvenir des conditions sociopolitiques désastreuses et angoissantes qui régnaient (et règnent encore périodiquement) à Brazzaville depuis les dernières élections. (Voir posts précédents).
Nous restons très exigeants sur ces deux points – utilisation spécialisée du prêt et présence effective à la formation – car nous les pensons absolument essentiels à la réussite du dispositif.
Ce lundi après-midi, Françoise, après avoir accueilli les femmes et fait signer tous les contrats, leur a rappelé les questions sur lesquelles elles vont être invitées à se pencher :
- la différence entre budget familial et budget de l’activité;
- la gestion du stock
- le suivi précis des recettes quotidiennes et des dépenses
- le calcul précis des charges
- le calcul du bénéfice
- et aussi, des questions comme comment diminuer ses charges, augmenter ses recettes, se projeter dans le futur, réfléchir à ce que veut dire « se professionnaliser ».
Françoise a aussi demandé aux bénéficiaires de la formation de ne jamais hésiter à poser des questions, à intervenir. Clara a traduit toutes ces informations dans les différentes langues pratiquées par les femmes.
Les bénéficiaires de cette session ont démarré ce lundi avec enthousiasme et espèrent bien voir leur vie s’améliorer. Ce que nous leur souhaitons à toutes.
La semaine prochaine, elles commenceront le travail sur la gestion de stock avec des études de cas adaptés. Un « carnet de suivi » leur sera remis afin qu’elles commencent à noter des informations sur leurs dépenses et leurs recettes.
- Vendeuse de plastique
- Safous
- Poisson fumé