Une dizaine de femmes de Madibou, un arrondissement situé à l’ouest de Brazzaville, a croisé FAFA il y a quelques mois en la personne de Clare, notre formatrice qui habite à Madibou. Une petite dizaine d’entre elles sont venues suivre la formation à la Maison de Bacongo. Cette formation a informellement continué sur les stands du marché de Madibou et dans le salon de Clare.
De la naissance d’une communauté au projet de la maison des femmes à Madibou
Voilà comment est né le projet « Une maison des femmes à Madibou », projet soutenu par le maire de l’arrondissement qui semble prendre à coeur les intérêts des vendeuses du marché (et des vendeurs) puisqu’il a lancé la construction d’un nouveau marché.

Emplacement du futur marché
La communauté de femmes qui nous a sollicités à travers Clare est une communauté de femmes solidaires et actives, capables de s’organiser pour réclamer de meilleures conditions de vente, comme par exemple auprès du maire, ou pour partager une table à trois afin que toutes aient un minimum de revenu en vendant du poisson frais, etc. Mais comme les femmes de Bacongo, elles manquent vraiment de ressources, et sont en demande de renforcement de leur capacité entrepreneuriale.
Le projet « Une maison des femmes à Madibou » vient pour soutenir la dynamique de ces femmes qui s’organisent pour augmenter leurs revenus, et lutter contre la pauvreté qui sévit dans l’arrondissement.
Des besoins semblables à ceux des femmes de Bacongo
C’est bien pour cela que le modèle du dispositif qui fonctionne à Bacongo peut nous servir de plateforme pour Madibou. Les difficultés que rencontrent les femmes dans la mise en place d’activités génératrices de revenus qui soient pérennes sont bien entendu liées à un contexte difficile et aux conditions économiques. Mais elles sont également associées aux facteurs suivants.
Un manque de formation à la gestion
Faute de formation, les femmes adoptent des pratiques qui ne sont pas optimales, notamment en termes de gestion des stocks et d’approvisionnement. Par ailleurs, le fait que les femmes ne sachent pas identifier et calculer leurs charges, ni évaluer leur bénéfice, ne leur permet pas d’adopter des mesures correctives et de développer leur activité.
Un mode de fonctionnement non professionnel
Dans la plupart des cas, ces femmes ont choisi leur activité par défaut et elles n’ont pas un mode de fonctionnement professionnel : elles ne séparent pas clairement le budget de l’activité de celui de la famille, et n’ont pas toujours conscience de leurs besoins de formation.
La difficulté d’accès au financement
L’absence d’accès au financement, même pour des petites sommes, rend difficile le démarrage d’une activité, et contraint les femmes sans aucun financement à travailler « au bon », à savoir vendre pour le compte des fournisseurs.
Comme à Bacongo, nous cherchons à contribuer à l’amélioration des conditions de vie et à l’autonomisation économique des femmes de Brazzaville
La Maison des femmes de Madibou…
Un lieu d’accueil
Il dispensera des informations, des conseils et des formations aux femmes de Madibou (quartier de Brazzaville). Le projet vise à constituer une base de données d’information sur le marché, les organismes susceptibles d’aider, les ONG susceptibles de faciliter la vie et le travail des femmes.
Un lieu de formation
En améliorant leurs pratiques professionnelles, les femmes les plus pauvres seront à même de pérenniser leur activité : notre programme prévoit la professionnalisation de 36 femmes par an, capables de gérer leurs activités au quotidien de manière optimale et de connaître précisément les revenus qu’elles tirent de leurs activités. Parmi elles, nous estimons à une vingtaine, le nombre de celles qui seront capables de construire un projet et de développer leur micro-entreprise.
Ce sera aussi une équipe qui chemine au côté des femmes pendant tout le temps de leur formation et même après…
Grâce à la Maison des femmes, nous souhaitons avant tout aider les femmes organisées en une communauté active à Madibou à développer leur pouvoir d’agir, afin qu’elles mènent loin leur projet de développement et d’émancipation.