
L’année 2020 a vu la création de la deuxième Maison des femmes de FAFA, dans l’arrondissement de Madibou, grâce au soutien des fondations A&A et Agir sa vie. Si son démarrage a été ralenti par les conditions sanitaires en 2021, un accueil et une activité de formation à la gestion se sont néanmoins mis en place rapidement, et 48 femmes ont été formées entre 2021 et 2022.
C’est en fin 2021, à la Maison des femmes de Madibou, qu’une nouvelle demande a émané de femmes – très jeunes pour la plupart -, à savoir le besoin d’une formation très courte qui assure le rapide démarrage d’une activité économique. C’est ainsi que sont nés les Ateliers techniques, ateliers d’apprentissage à la fabrication de jus de fruits, de viennoiserie et autres gâteaux, de yaourts et d’amuse-gueules. Ces activités ne nécessitent pas un investissement important et les brazzavillois en sont très friands.
Une première expérimentation
Une efficacité impressionnante
Elle a concerné 30 femmes. La moitié des femmes participantes était sans activité, l’autre moitié désirait développer une activité trop fragile. Les résultats de cette expérimentation sont extrêmement encourageants : sur les 30 femmes qui ont participé à ces ateliers, 15 étaient sans activité avant la formation. 15 avaient une activité après la formation.
Parmi les 15 autres, qui avaient déjà une activité mais insuffisante, 14 ont soit créé une activité supplémentaire, soit développé l’existant. Ces dernières expliquent qu’elles vendent « plus » ou « beaucoup plus ».
Une organisation autour de deux pôles
Ces ateliers sont animés par deux formatrices qui connaissent bien le métier pour l’exercer depuis plusieurs années, en compagnie de l’animateur à l’origine du projet ; Trinité D.
Cette formation a deux pôles : le pôle pratique où on apprend directement à fabriquer, assuré par les formatrices et un pôle autour de l’hygiène et de la conservation, coanimé par notre animateur et la formatrice intervenante. La vente de produits transformés se doit de porter une attention toute particulière à l’hygiène dans la fabrication et lors de la vente, et dans la conservation des marchandises achetées et des produits fabriqués. C’est pourquoi une formation d’une demi-journée a été mise en place en amont de l’apprentissage technique, puis enrichie au fur et à mesure de l’apprentissage.
Retour sur cette première expérience
Il faut noter les 100 % de réussite de cette première expérimentation. Nous attendons avec intérêt les résultats des ateliers réalisées en 2023 pour confirmer ce beau travail qui s’explique sans doute par le choix des ateliers proposés;
L’évaluation a fait remonter d’autres informations : les éléments de formation concernant les bonnes pratiques sur l’hygiène ontété largement suivies mais mériteraient néanmoins des rappels systématiques. Deux formatrices passent sur le terrain environ une fois par mois pour parler avec les femmes bénéficiaires et leur faire un retour sur leur offre.
Une des retombées de cette mise en pratique, testée par deux femmes qui exerçaient avant la formation la vente de yaourts, est le constat (fait par les femmes) que le développement de leur activité est directement lié à l’affichage d’une montée en qualité, perçue par les clients à travers des signes tels qu’une table mieux rangée et plus propre, les vêtements de la vendeuse impeccables, et l’affichage de l’assurance de produit frais (non recongelées).
On comprendra aisément que, riches de ces conclusions, nous voulions pérenniser ces ateliers techniques, tout en développant plus largement un apprentissage de pratiques de qualité sur le marché, et ce malgré des conditions de vie difficiles, notamment par un manque récurrent d’électricité.
C’est pourquoi nous cherchons à monter une unité de production de jus de fruits qui permettrait de dégager quelques bénéfices pour la pérennisation de ces ateliers.
A suivre.
AVRIL 2023
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