Une histoire de sacs en plastique

En République du Congo, une Loi déjà ancienne (2011) interdit « l’utilisation des sacs et sachets en plastique pour la vente d’aliments, de l’eau et de toute autre boisson »*.
Il s’agit a priori d’une bonne mesure, chacun connaissant les dégâts produits par les plastiques rejetés par les humains dans l’océan.

Vendeuse utilisant des petits sacs plastiques usage unique

Seulement voilà, si les femmes vendeuses de jus de fruits ou d’eau aux politiques de Brazzaville ne peuvent pas utiliser un sac plastique (à usage unique) pour vendre des jus de fruits, alors que peuvent-elles utiliser ? »

Cette question, que posent les vendeuses depuis maintenant plus de 10 ans, n’a pas encore reçu de réponse. Il faut dire que personne n’a vraiment de solution.

  • Les bouteilles en verre sont très chères et aucun recyclage homologué n’est mis en place.
  • Les bouteilles en plastique n’existent pas au détail, et seraient de toutes façons bien trop chères. Quant à récupérer les bouteilles en plastique dans les décharges pour les nettoyer comme on peut et les revendre avec du jus de fruits, personne n’oserait le faire, et de fait, personne ne voudrait les acheter. Là encore, aucun recyclage n’est prévu.

La solution qu’ont trouvée les femmes à ce jour est un « arrangement économique avec la police ». Elles se sont regroupées et « achètent » régulièrement le droit de vendre l’eau et les jus de fruits dans ces petits sacs (cf. photo) pour une somme modique.

Drôle d’histoire que celle de ces petits sacs interdits par des législateurs qui n’ont pas vraiment réfléchi aux solutions sur le terrain.
Espérons que les choses évolueront rapidement et que des moyens hygiéniques et peu chers de distribution apparaîtront sur les marchés de Brazzaville.

* Décret n° 2011-485 du 20 juillet 2011En Conseil des ministres, Décrète : Article premier : La production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs et sachets en plastique pour la vente d’aliments, de l’eau et de toute autre boisson, sont interdites en République du Congo.

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