Environnement économique et social du projet « La Maison des femmes »

Introduction

Le Congo reste un pays pauvre malgré d’importantes ressources naturelles (pétrole et bois), et bénéficie d’un accès à l’océan. Les richesses tirées de ces ressources sont très inégalement réparties et leur exploitation n’a pas été accompagnée du développement des industries secondaires.
55 % des congolais vivent en dessous du seuil de la pauvreté qui est fixé à 1,25$ par jour. La majeure partie de sa population est urbaine (62,2 % de la population) et ne bénéficie pas de conditions de vie acceptables.

Brazzaville a beaucoup souffert de la guerre civile qui s’est terminée en 2002. Les travaux de reconstruction sont très lents, ce qui rend la circulation toujours très difficile, les déplacements onéreux ; la distribution d’électricité n’est pas encore stabilisée malgré la mise en route d’un nouveau barrage, l’accès à l’eau potable réduit.
==) Selon Eustache Ouayoro, le directeur des opérations de la Banque mondiale des deux Congo, 60% des quartiers sont en situation de précarité à Brazzaville et Pointe-Noire. En milieu urbain, le taux d’accès à l’eau potable au Congo est estimé à 47 % (OIT, 2009-2011).
==) A Brazzaville, le salaire mensuel moyen des actifs, tous secteurs et sexes confondus, est de 130.000 FCFA soit environ 200€ (OIT, 2009-2011). Dans le secteur informel, le revenu mensuel moyen des actifs est de 80.000 FCFCA (120€ même source). Le coût des transports reste élevé : le tarif de la place dans les minibus et bus varie de 150 à 250 FCFA, la course de taxi, de 1000 à 1500 FCFA.

Les femmes pauvres de Brazzaville

Les femmes – même parmi les plus pauvres – participent activement à la vie économique informelle et prennent souvent en charge le financement de la vie familiale. Comme elles aiment à le dire, “elles se sont mises debout ” et ne baissent pas les bras au coeur d’une situation économique difficile et qui n’évolue que lentement.

80% des brazzavilloises qui travaillent sont actives dans l’économie informelle (65% pour les hommes). Une très grande part de cette activité informelle consiste à vendre des marchandises dans un des nombreux marchés de la ville – le plus grand étant celui de Bacongo – ou devant sa maison, ou encore à exercer une activité de service comme la coiffure ou la restauration.
On peut ajouter que, quand elles travaillent dans le secteur formel, elles sont si mal rémunérées qu’il n’est pas rare de rencontrer des fonctionnaires qui améliorent leur fin de mois par une activité de commerce à temps partiel que ce soit devant leur maison ou sur les marchés.
Dans ce contexte, la grande pauvreté continue de sévir gravement au sein de la population des femmes . Plusieurs facteurs y contribuent.

L’éducation des femmes (source OIT 2009)

20% des femmes n’ont pas achevé l’école primaire (2 ou 3 ans de scolarité) ; 42% sont entrées au collège mais ont arrêté leurs études avant la fin de la 3ème ; 8% d’entre elles ont suivi une formation technique de type CAP. Seules 14% des femmes ont au moins un bacalauréat (8% ont continué leur études).
Les femmes sont généralement peu formées, et généralement pas du tout en gestion que ce soit la gestion du budget familial ou la gestion d’une l’activité . Les femmes pour lesquelles nous travaillons n’ont souvent de l’école qu’un souvenir lointain. Si elles sont plutôt enthousiastes à l’idée de participer aux formations, il ne faut pas sous-estimer l’effort que cela peut impliquer.

Les traditions et la coutume 

Elles pèsent toujours très lourdement sur la société et notamment sur les femmes.
Il arrive encore qu’une femme veuve soit abandonnée par la famille de son mari et doive éléver seule ses enfants.
La coutume et le manque de régulation font que divorces, décès, séparations entrainent souvent des problèmes très importants quand au partage des biens, qui peuvent se faire au détriment des femmes ou des filles.
La pauvreté elle-même engendre toujours son lot de problèmes sociaux pour les jeunes et les enfants, et c’est ainsi qu’on rencontre un grand nombre de jeunes filles qui, à la suite d’une grossesse, ont du abandonner leurs études pour subvenir aux besoins de leur famille.

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