2 Juin 2016 – Des nouvelles des femmes

Mieux vaut être bien formée…

Pendant cette période d’instabilité, de nombreuses femmes passent à la Maison des femmes pour donner ou prendre des nouvelles, avoir des informations, s’assurer que la Maison était toujours ouverte, discuter de la situation et des innombrables problèmes qu’elle engendre.

En effet, au moindre incident, le marché est déserté ou fermé, des rumeurs de toutes sortes circulent et affolent. Soit ce sont les femmes elles-mêmes qui plient bagage, soit ce sont les client(e)s qui ne viennent pas, mais la population s’affole rapidement. Le souvenir de la guerre civile (terminée en 2002) est dans tous les esprits.

Mais il y a aussi de nombreuses difficultés d’approvisionnement car le Congo vit au ralenti.
Nombreuses sont les femmes qui s’accrochent, et notamment les bénéficiaires de nos formations qui ont mieux compris les mécanismes qui les entraînent vers la faillite.

Elles tentent de maintenir une activité à tout prix, et y arrivent. Françoise Batantou est allée à la rencontre d’Emilie sur son stand pour l’interviewer et tenter de mesurer ce que la formation lui a vraiment apporté.

Emilie raconte que sa vie a changé depuis qu’elle a suivi la formation de FAFA et que, malgré les troubles, elle tient grâce à ce qu’elle apprit, notamment sur la gestion du stock. 

« Je suis vendeuse de ‘divers’ (produits d’épicerie, droguerie, etc.) et je n’arrivais pas à stabiliser mon commerce. Avant j’achetais les produits au banc(*). J’avais des problèmes avec les fournisseurs à tout moment et parfois je ne vendais pas pendant plusieurs jours parce que je n’avais rien pour faire fonctionner l’activité. »

Quand elle a eu connaissance de la formation de FAFA et aussi du microcrédit offert par FAFA, elle a été vraiment intéressée par la nouvelle. Elle est venue faire la formation et a reçu son crédit. Elle ajoute qu’elle ne savait pas l’importance du renouvellement de stock et qu’elle ignorait tout de la différence entre le « budget (de l’activité) » et ce qu’elle appelle son « capital propre » (son bénéfice).

C’est grâce à la formation que son activité s’est stabilisée. Sa nouvelle gestion du stock fait que, plus jamais, les produits ne manquent sur sa table. Il y a même des jours où elle vend en gros quand elle fait ses commandes à Kinshasa (RDC), notamment pour les biscuits et les chips.

Elle ajoute que « même quand il y a eu des troubles dans la ville, j’ai réussi de garder mon stand ». Elle pense que son activité à progresser d’environ 25% et ajoute que, même pendant les vacances, elle garde son activité.

 

*Cela signfie qu’elle vendait la marchandise pour un grossiste. Le prix de revient est fixé à l’avance par le fournisseur. Cette situation est très inconfortable pour les femmes qui souvent ne récupèrent qu’une toute petite marge sur les ventes, car les prix sont très changeants et la concurrence violente.

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